Dès les années 1930, le carrefour entre les deux routes nationales devient un lieu de plus en plus dangereux. Il est aménagé en donnant la priorité aux usagers de la Nationale 10, ce qui n’empêche pas de fréquents accidents souvent graves. La construction d’un viaduc supportant la RN148 à une dizaine de mètres de hauteur est envisagé dès 1935 sans suite. Quelques accidents marquent les riverains comme celui d'une voiture emportée par un train ou celui impliquant deux autocars.
Accident entre deux autocars le 14 juillet 1949 miraculeusement sans victimes. Collection Mme Bugeon.
La présence d’une ligne de chemin de fer secondaire coupant la route n’arrange rien et provoque d’importants embouteillages paralysant souvent le carrefour. Il faudra attendre le début des années 1960 pour qu’elle soit supprimée. À la même époque, le carrefour est une fois de plus sécurisé avec la création de deux « tourne-à-gauche ». Des gendarmes sont déployés lors des grandes migrations estivales et un poste avancé de premiers secours est même aménagé dans l’une des maisons du carrefour. Il faudra attendre la pose de feux tricolores pour que les Maisons-Blanches cessent d’être un « point noir » de la Nationale 10.
Le carrefour dans les années 1950 pas encore équipé des deux "tourne à gauche". Collection Mme Bugeon.
La boutique d’une antiquaire réputée, Mme Olivier, faisait s’arrêter quelques personnalités aux Maisons-Blanches comme Pierre Perret ou Salvatore Adamo. Les routiers espagnols stoppent aussi quotidiennement à ce qu’ils dénomment « Las Casas Blancas » pour s’y restaurer et y faire le plein. Madame Bugeon ouvre en 1969 au sud du hameau une nouvelle station Total et parvient à écouler jusqu’à 32 000 litres de carburants par jour, soit l’équivalent d’une semi-remorque citerne, lors des départs en vacances !
La station Total de Mme Bugeon lors de son ouverture en 1969. Collection Mme Bugeon.
Le carrefour dans les années 1960 dans le sens Province-Paris, cliquez pour agrandir. Collection L. Carré.
Cette intense activité du hameau ne survivra pas à la déviation qui entre en service l’été 1992. L’ancien tronçon d’un kilomètre au nord du carrefour a gardé toute la saveur de la Nationale 10 historique, avec sa chaussée de 5 mètres et l’alignement impeccable des arbres offrant autrefois de l’ombre aux passagers de l’été.