Lancé au milieu des années 1950 par la SERTA, ces restaurants routiers reprennent le principe des "diners" américains. Que ce soit l'architecture des bâtiments, ou le service, pour les clients une pause au Restoroute "c'est l'Amérique".
Dans les années 1960, sous l'impulsion de l'illustre Jacques Borel, une véritable chaîne de sept restaurants se structure le long des grandes nationales françaises. Celui de Chambray-les-Tours, œuvre de l'architecte M. Barthélémy, est baptisé "Les 24 Heures" faisant ainsi allusion à son ouverture ininterrompue. Les locaux flambants neufs et modernes du Restoroute ne sont pas sans inquiéter la famille Gentilhomme qui tient l'Auberge du Bois Lopin située quasiment en face.
Au début des années 1960, le Restoroute des 24 Heures est déjà référencé dans le Guide Rouge, qualifié de "table simple, convenable" (source image: Guide Rouge Michelin 1961). Malgré cela, la chaîne commence à souffrir d'une image de marque peu flatteuse de "gargote", ne faisant reculer en rien la clientèle qui s'y presse toujours plus nombreuse.
Carte postale publicitaire de la fin des années 1960, le Restoroute connait alors son âge d'or. Collection L. Carré.
Lorsqu'il ouvre en 1955, le trafic quotidien moyen sur la Nationale 10 se limite encore à 5500 véhicules légers et à 865 poids-lourds. Une douzaine d'années plus tard, ce sont 18000 véhicules qui empruntent chaque jour "la 10". La société de consommation bat son plein et les familles s'équipent dans l'ivresse des "Trente Glorieuses". La clientèle du Restoroute se veut hétéroclite, sur le parking, Mercedes coupé et autres Triumph Herald cabriolet côtoient les populaires Simca P 60 Montlhéry comme les modernes Renault 16.
Une belle publicité située sur la Nationale 158 à St-Cyr (au nord de Tours) vante les services de la NERVA, même si l'adresse de la vieille succursale Renault prime encore, et du Restoroute (collection B. Lamonerie).
On pardonnera l'erreur manifeste de kilométrage puisque ce sont plutôt 9 km qui séparent ladite publicité de la bifurcation du Bois Lopin. L'auberge éponyme n'a d'ailleurs pas capitulé devant la concurrence de la "gargote ricaine" qui s'est installée en face et elle organise des manifestations originales comme des expositions de matériel agricole.
Exposition de la gamme Massey-Ferguson devant l'Auberge du Bois-Lopin au milieu des années 1960. Collection famille Gentilhomme.