C'est ici, qu'en 1706, le comte de Toulouse fait construire un édifice en retrait de la chaussée pour lui servir de relais en Versailles et Rambouillet. Les monarques étaient régulièrement vus circulant à cheval ou en carrosse sur la grande route. Louis XVI fait parfois étape à Coignières lorsqu'il rentre d'une chasse à Rambouillet, qu’il affectionne particulièrement.
Le village a continué de se développer le long de la Nationale 10 de plus en plus fréquentée. C’est à Coignières que se déroule le premier accident grave de la course Paris-Madrid. Après seulement 20 km de course, la Mercédès de Terry, engagé sous le numéro 290, tente de dépasser un concurrent et heurte violemment le trottoir, ce qui brisa net l'une de ses roues arrière. Les débris de bois percèrent le réservoir d’essence placé très bas et incendièrent la voiture. Le pilote et son mécanicien eurent heureusement le temps de s’extraire de la carcasse.
Cet accident spectaculaire fit prendre conscience à la municipalité de la vitesse sans cesse croissante des automobiles et du danger qu’elle entraînait pour les riverains. Il faudra quand même attendre 1921 pour que la vitesse soit limitée à 20 km/h sur ce tronçon de la Nationale 10.
Dans les années 1960, la traversée de Coignières devient de plus en plus difficile "Le dimanche, il est presque impossible pour les piétons de traverser la route nationale sauf quand il y a un agent" déplorent les conseillers municipaux dès 1953. Le bruit, la pollution et les autres nuisances obligent les pouvoirs publics à réfléchir aux moyens de fluidifier le trafic.
Mais la route apporte aussi une activité considérable aux commerçants et artisans. De nombreux garages et restaurants s’implantent dans le bourg et dans les deux hameaux du Gibet et des Maisons Blanches. Parmi eux, le Capucin Gourmand tenu par Paul Kauffman dont le feuilleté de langouste ou la côte de faisan façon du prince lui vaut une étoile au Michelin dans les années 1950 et 1960.
D'autres établissement proposent une cuisine plus simple, adaptée à une clientèle de passage et aux chauffeurs routiers.
L’auberge du Gibet dans les années 1950. Une Traction d’avant guerre fait quelque peu démodé à côté des modernes 4 CV Renault, Dyna Panhard et Simca Aronde.
Au hameau des Maisons Blanches, un poste d'essence Caltex s'était installé à côté du restaurant de Louis Feuger "Chez Papayoche".
A la sortie de Coignières, les espaces urbanisés se font plus rares et les premiers champs cultivés apparaissent. Une belle allée de platanes rappelle l’ancienne route royale.
Depuis le redressement de son tracé au cours du XVIIe siècle, la Nationale 10 ne passe plus dans le centre des Essarts le Roi.
Le carrefour de la Grâce de Dieu aux Essarts-le-Roi dans les années 1950. Une Traction "11 CV" est en route vers Rambouillet, la signalisation Michelin est alors omniprésente. Sur la droite, le relais routier "A la Grâce de Dieu"qui reçoit toujours une nombreuse clientèle aujourd'hui. C'est à cet endroit précis que Georges Moustaki et Edith Piaf furent victimes d'un grave accident de la route le 6 septembre 1958.