Premier village des Landes, Le Muret dépend de la commune de Saugnacq-et-Muret et ne comporte que quelques habitations groupées le long de la voie principale, l’ancienne route des Grandes Landes devenue Nationale 132, reclassée Nationale 10 en 1950.
Source image: IGN
À l’entrée nord du bourg, au centre d’un bel airial (un terrain arboré couvert d’une pelouse), la chapelle Saint-Roch du XIIe siècle permettait aux pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle de prendre un peu de repos. La fontaine Saint-Eutrope située quelques mètres plus loin a la faculté, dit-on, de guérir les infections et autres maladies de peau. Jusqu’à la fin des années 1930, l’airial servait aussi d’étape aux caravanes d’âniers descendues des Pyrénées. Au printemps, ces dizaines d’ânes remontaient la route jusqu’à Paris pour y vendre, entre autres, des poteries espagnoles.
Les postes à essence du Muret dans les années 1930.
La bifurcation avec la D20 qui mène vers Mont-de-Marsan permet au hameau de se développer avec l’implantation de quelques commerces.
La bifurcation entre la N10 et la D20 (à gauche) dans les années 1950 et Le Grand Gousier. Collection L. Carré.
Au début du XXe siècle, deux auberges installées de part et d’autre de la route se partagent la clientèle de passage. Celle de la famille Lafargue était située à l’entrée du hameau. Dans les années 1950 l’affaire prospère et les descendants agrandissent le bâtiment qui devient Le Caravanier, référence à la route des vacanciers mais aussi au camping qui complète l’offre faite aux passagers de la Nationale 10. Doté même d’une petite épicerie, Le Caravanier accueille une clientèle variée dont quelques personnalités comme …. un président de la République qui se rendait très souvent dans les Landes parfois "avec une dame dont je tais le nom" selon une riveraine. Les époux Lafargue cèdent l’établissent en gérance dans les années 1990 et les lieux ferment définitivement au début des années 2000.