"Paris-Biarritz" 2019

Quand on aime ...

Pour la troisième année consécutive, le rallye "Paris-Biarritz"  a fait découvrir la Nationale 10 historique des portes de la capitale jusqu'à la frontière, outre Bidassoa.
Bénéficiant de l'expérience des deux premières éditions, cette "descente de la 10" a permis à un cortège d'une dizaine de véhicules de parcourir près de 750 kilomètres sous un soleil de plomb. L'ambiance, souvent surchauffée, était propice à une conduite souple, le coude à la fenêtre, à l'affut des platanes permettant d'apporter une fraicheur bienvenue. Mais outre des conditions météorologiques exceptionnelles, le rallye "Paris-Biarritz" 2019 a été surtout une ode à la bonne humeur et au partage de valeurs simples comme la convivialité, la découverte, l'écoute et l'amitié.

Alors, en route vers un voyage pas comme les autres ?

Affiche 350

Lundi 8 juillet: Paris - Sainte-Maure-de-Touraine, 255 km

Pour éviter de perdre du temps, et de l'énergie, dans les encombrements franciliens, la case départ du rallye 2019 était posée  sur le relais routier "A la Grâce de Dieu" entre Coignières et Le Perray-en-Yvelines. Lieu chargé d'histoire routière, le relais, ouvert depuis près d'un siècle, a accueilli des générations de chauffeurs routiers en quête d'un repos mérité et d'automobilistes affamés. C'est aussi à ce carrefour qu'en septembre 1957 Georges Moustaki et Edith Piaf furent victimes d'un grave accident, la DS du chanteur n'ayant pu éviter un camion qui changea brutalement de direction.

Ce lundi 8 juillet, les participants ont fait connaissance autour d'un "crème" accompagné de ses tartines beurrées. Bernard et sa fille Justine profiteront du confort impérial de leur DS 19 Pallas de 1966, Nicolas accompagné de Marius descendront de nouveau "la 10" en Renault 8 de 1968 tout comme Anton au volant de son cabriolet Fiat 124 de 1978. Daniel a choisi l'élégance de sa 2 CV 6 Charleston de 1985 quant à Laurent et Eric, ils ont troqué le "kilomètre/confort le moins cher du marché" de l'Ami 6 pour celui, encore plus onctueux, d'une ID 19 de 1968.

190101 1Les-Essards-le-Roi, le bar-restaurant A la grâce de Dieu, une adresse historique !

Après un premier arrêt à la Croix St-Jacques, au Perray-en-Yvelines, le cortège a traversé non sans mal le centre de Rambouillet avant de marquer une courte halte à l'extrémité du parc du château. Puis ce fut le pittoresque tronçon jusqu'à Chartres via Epernon et  Maintenon, l'ancienne Nationale 10 jusqu'en 1950.

Nous avons déjeuné dans le centre de Bonneval, rejoints par le fidèle Alex et sa 2 CV 6 Spécial mais aussi par Michel et ...Michel qui nous suivront jusqu'en Espagne à bord d'une sublime DS 21 confort de 1969. Le pique-nique terminé, le groupe s'est embarqué sur de petits bateaux électriques à la découverte des canaux qui parcourent le centre de Bonneval et qui valent à la cité le surnom de "Venise de la Beauce". Après cette étonnante balade rafraichissante, le convoi est reparti à l'assaut d'une route surchauffée enchaînant les villes, Marboué, Châteaudun et Cloyes-sur-le-Loir.

Après l'inévitable photographie marquant le passage de la porte Saint-Georges à Vendôme la traversée de Château-Renault fut particulièrement difficile à cause de travaux. A Tours, les bouchons ont mis à mal la dynamo de la Renault 8 de Marius qui n'ira pas plus loin et c'est avec la BMW 520 de Marius que l'équipage poursuivra le voyage.

Cette première étape éprouvante s'est achevée à Sainte-Maure-de-Touraine où le groupe est rejoint par Nicolas qui compte bien faire atteindre cette année l'Espagne avec sa vaillante 2 CV. Alain et sa SIMCA 1300 de 1966, Didier, Chantal et leur Mini, des fidèles, seront aussi des nôtres jusqu'au bout du voyage. La soirée, toujours parfaitement organisée par l'association "Nostal'10", se poursuit au garage "Paris-Pyrénées Rétro-garage" de Christophe puis se termine, au frais, dans la cave d'André.

Mardi 9 juillet: Sainte-Maure-de-Touraine - Mansle, 175 km

Cette deuxième étape a débuté à La Caravane (La-Celle-Saint-Avant) autour du petit-déjeuner. Le convoi s'est remis en marche avant d'entrer dans la Vienne et de traverser Châtellerault par le fameux pont Henri IV. Nous avons ensuite fait halte, comme en 2017, à l'étonnant musée "Chez Manuel" aux portes de Poitiers. Puis ce fut l'inévitable pause photo sur le site des rochers du Porteau avant de gagner Poitiers et ses larges boulevards issus de la reconstruction des années 1950. La pause pique-nique, à l'ombre sur les bords du Clain, fut particulièrement appréciée. Puis ce fut l'arrêt dans le bourg des Minières pour se recueillir devant la stèle à la mémoire de Marcel Renault avant de se rendre sur les lieux de l'accident.

Comme de coutume, nous avons été rejoints à Chaunay par quelques membres de l'Amicale Les Aut'Antiques des Vallées Charentaises avant de faire un bout de chemin ensemble.

C'est donc un cortège d'une vingtaine de véhicules qui a parcouru les tronçons déclassés de Chaunay, de Chez Branger mais surtout celui des Maisons-Blanches. Arrivés à Ruffec, nous avons encore été invités à l'agence Peugeot où M. Guyonnet nous a fort gentiment reçus avant de clore la journée à l'hôtel Le Beau Rivage à Mansle. Nous y faisons la connaissance de Gilles et de Susanna qui se joindront à la troupe jusqu'en Espagne à bord d'une R4 fourgonnette de 1972.

Mercredi 10 juillet: Mansle - Bordeaux, 135 km

Nous quittons les bords de la Charente sous un soleil radieux. Le premier arrêt rapide au virage de Buffevent au nord du Churet permet de prendre conscience de la dangerosité de la route d'autrefois. A la Chignolle, M. Turnier nous fait partager, une nouvelle fois, ses souvenirs. Puis c'est la traversée de l'agglomération angoumoise avant de stopper à Roullet, sous les platanes, puis à la borne "N 10" de Pétignac et enfin à La Billette.

C'est avec un certain retard sur l'horaire prévu que nous déjeunons au restaurant "Les Deux Charentes" à Montlieu-la-Garde avant de revenir sur nos pas jusqu'à Baignes-Ste-Radegondes. Les propriétaires de l'ancienne agence Citroën de la petite commune nous ont fort gentiment invités à découvrir les lieux tout en sirotant un jus de pomme glacé plus que bienvenu. 

Nous reprenons notre chemin vers le sud et entrons en Gironde avant de déguster la fameuse "La Pissotière de l'Impératrice" à Marsas. La journée se termine à l'approche de l'agglomération bordelaise par Saint-André-de-Cubzac et le pont Eiffel. Nous dînons dans la banlieue nord de Bordeaux avant de rejoindre l'hôtel.

Jeudi 11 juillet: Bordeaux - Castets, 130 km

La traversée de Bordeaux du nord au sud s'est faite sans encombres ce qui est peu étonnant un matin de semaine estivale. Une fois sortis de la rocade, nous retrouvons la Nationale 10 historique à Gradignan où nous attendent quelques voitures anciennes. La traditionnelle pose du groupe au prieuré de Cayac faite nous entrons tout doucement en Gascogne en empruntant la route des Grandes Landes, Nationale 132 puis Nationale 10 depuis 1950. Au sud de Belin-Béliet nous entrons dans la vaste forêt landaise au son des cigales, "on dirait le sud...".

Au Cap-de-Pin, nous avons quitté la Nationale 10 pour aller visiter l'étonnant écomusée de Marquèze qui, en grandeur nature, évoque la vie rurale des paysans landais du XVIIIè au début du XXè siècle.

Après la visite de l'écomusée, le convoi est retourné sur la Nationale 10 historique avant de stopper les machines à Castets à l'hôtel de la Côte d'Argent. L'excellent accueil de l'année passée nous a incité à revenir dans cet établissement certes suranné mais authentique.

Vendredi 12 juillet: Castets - Espagne, 95 km

C'est bien entendu l'étape la plus attendue mais aussi la dernière... Nous retrouvons les membres du club Auto Retro du Seignanx au sud de Labenne avant de se "jetter" dans la difficile traversée de la "B.A.B.", la très dense agglomération Bayonne-Anglet-Biarritz.

La saison estivale ayant déjà débuté, nous nous frayons lentement un chemin dans les rues de Biarritz et certaines de nos vaillantes autos en auront quelques chaleurs... Nous laissons refroidir les moteurs sur le vaste parking de l'avenue du Grand Large le temps de faire une photo souvenir du groupe avec l'océan comme toile de fond. Nous quittons Biarritz en longeant le littoral par l'ancienne Nationale 10 B avant de retrouver la RN 10 historique au nord de Bidart. Comme de coutûme, nous déjeunons pratiquement les pieds dans l'eau "Chez Auguste", plage d'Uhabia.

Puis ce sont les derniers kilomètres du rallye serpentant autour du bourg de Guéthary, fendant Saint-Jean-de-Luz avant de s'élancer sur la mythique Corniche basque, l'ancienne RN 10 C aux paysages à couper le souffle.

Après avoir longé l'océan à Hendaye-Plage ce fut le moment d'immortaliser le premier objectif du rallye, l'arrivée à l'ancien poste frontière d'Hendaye. Autre coutume respectée....la venue d'une patrouille de police composée cette année de deux charmantes policières qui ont "fait le tour" des voitures par curiosité et en toute bienveillance. Puis nous avons franchi la frontière pour abreuver les humains en cervezas y sangrias et les autos en Repsol, le tout à vil prix...

Afin de boucler le rallye comme il se doit, nous nous sommes dirigés vers le terme officiel de la Nationale 10 à savoir le bourg de Béhobie via la Corniche basque et Urrugne. Le cliché-souvenir sur les rives de la Bidassoa fait nous sommes repartis vers Hendaye pour le dîner de clôture au restaurant "Le Chantier". Cet établissement offre une vue remarquable sur la baie de la Bidassoa et la ville de Fontarrabie, un lieu idéal de se dire... à bientôt.

Une nouvelle fois, merci !

Que dire de plus ?

Merci à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à cette troisième édition du rallye "Paris-Biarritz, à tous les participants qu'ils aient fait un peu ou toute la route à nos côtés, à l'équipe de "Nostal'10" de Sainte-Maure-de-Touraine, à Francis Gasseling du club Amicale Les Aut'Antiques des Vallées Charentaises, à Mme Soum et sa "Pissotière", à Alain Sciacaluga, à Alain Davadan et les membres du club Auto Retro du Seignanx. J'espère, une fois de plus, n'avoir oublié personne !

Enfin, un merci tout particulier à Didier et à Chantal pour avoir été les artisans de l'étape basque, région qu'ils connaissent bien ;)

Clichés de Laurent CARRE, Bernard DEWITTE et de Didier POLISSET.

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